La couverture médiatique de la grogne des automobilistes ainsi que la réaction du gouvernement, ont été l’occasion de plusieurs approximations. Il faut dire que l’analyse des produits pétroliers raffinés est un peu complexe.
En effet, le pétrole brut doit être acheté en dollars, transporté et stocké avant d’être raffiné. La marge de raffinage est aussi cotée avec des cours de référence des produits raffinés comme celui de Rotterdam. Cette marge n’évolue pas forcément dans le même sens que celui du pétrole brut car elle dépend notamment de la disponibilité des raffineries. Ensuite, le prix à la pompe est issu de celui des produits raffinés, majoré des taxes et des frais de transport et de stockage ainsi que de la TVA. Actuellement, les taxes représentent près de 60% du prix à la pompe contre seulement 25% en moyenne pour le cours du brut.
Ainsi, une évolution au jour le jour du prix du pétrole brut, ne peut être schématiquement transposée au jour le jour au prix du carburant à la pompe. Surtout, les raffineries ne peuvent s’approvisionner en brut au jour le jour. De plus, la baisse récente de 20% du prix du pétrole brut, n’a été réalisée que sur un mois. En effet, sur un an glissant, le prix du pétrole est même en hausse de 10%. Enfin, comme les sanctions contre l’Iran étaient attendues sévères, les pétroliers se sont certainement approvisionnés plus que la moyenne à des prix plus élevés avant l’entrée en vigueur des restrictions.
Par ailleurs, une autre approximation concerne l’utilisation des 37 Mrds d’euros d’impôts et taxes collectés par le gouvernement. En effet, le Budget est pensé de manière générale avec les ressources globales et les dépenses globales sans lien direct entre les rubriques. Ainsi, l’argument du gouvernement sur le lien entre la fiscalité du carburant et la promotion des énergies renouvelables, relève davantage du marketing politique surtout vu l’importance de cette manne fiscale.
Enfin, sur cette question énergétique, certaines personnalités cherchent la martingale car ils souhaitent préserver le pouvoir d’achat des consommateurs tout en sur-taxant les énergies fossiles. Aussi, ils veulent fermer plusieurs centrales nucléaires, sachant que la montée en régime des énergies renouvelables est lente.
