Le cours d’Airbus affiche une performance annuelle de 18,6%, profitant vraisemblablement de la baisse de la parité euro-dollar.
Aussi, Airbus reste sur un excellent exercice en 2017 avec un bénéfice net de 2,9 Mrds d’euros en hausse de 189%, ce qui fait ressortir un P/E de 26,3. De même, le résultat opérationnel 2017 a bondi de 52% à 3,4 Mrds d’euros, avec une marge opérationnelle de 5,1%. Enfin, le D/Y est de 1,5% même si le Pay Out est en moyenne de 30% à 40%.
Toutefois, à cause du manque de disponibilité des moteurs pour l'A320neo, Airbus a vécu un premier trimestre 2018 plutôt difficile avec un CA de 10,1 Mrds d’euros, en baisse de 12%. Aussi, le résultat opérationnel a fondu de 65% à 199 millions d’euros. Pour sa part, le résultat net a baissé de 31% à 283 millions d’euros. Notons que pour ce trimestre, la rentabilité opérationnelle est venue de l’activité défense avec un EBIT de 265 millions d’euros contre -2 millions d’euros pour l’aviation civile.
Tom Enders, directeur général d'Airbus a ainsi indiqué "C'est une situation difficile pour tous, mais sur la base de la confiance exprimée par les fabricants de moteurs et leur capacité à honorer leurs engagements, nous pouvons confirmer nos perspectives pour l'ensemble de l'année. ". Ces perspectives tablent sur un résultat opérationnel ajusté en hausse de 20%. En 2017, Airbus avait dégagé un EBIT ajusté de 4,2 Mrds d’euros, en progression de 8%.
Airbus demeure le numéro deux mondial des constructeurs d’avions, jouant un mano à mano avec Boeing. Airbus est aussi souvent cité comme un exemple de la coopération européenne avec plusieurs états européens dans le capital comme la France (11,1%), l’Allemagne (11,1%) et l’Espagne (4,2%).
Pour les perspectives, Airbus affiche un carnet de commandes de 997 Mrds d’euros, soit un peu de moins de 15 ans de CA. Par ailleurs, la décision de l’OMC relative à la persistance d’aides illégales de l’UE à Airbus, risque d’amener Washington à sanctionner l’avionneur européen avec des droits de douane même si l’Amérique du Nord, ne constitue que 19% du CA.
Enfin, la gouvernance d’Airbus est amenée à évoluer car le Conseil d’administration choisira le successeur de son président exécutif, Tom Enders, à la fin de 2018. Ainsi, le conseil d'administration a déclaré que lui seul avait la responsabilité de désigner le prochain président exécutif du groupe, parmi des candidats externes et internes, en respectant les règles de gouvernance.
En conclusion, nous nous abstenons de recommander le titre Airbus à cause de ses ratios de valorisation élevés, des risques de sanctions américaines et de la période actuelle de transition managériale.