Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2007, plusieurs observateurs attribuent les dysfonctionnements de la vie politique à la 5ème République et proposent une profonde réforme constitutionnelle.
Pourtant, le régime parlementaire avait montré ses limites avec une forte instabilité à l’italienne. Aussi, les régimes présidentiels purs à l’américaine, nécessitent beaucoup de contre-pouvoirs comme la transformation des régions en Landers ou Etats fédérés ainsi que l’élargissement des prérogatives du Conseil constitutionnel.
Or, sans revenir au septennat, un seul changement calendrier des législatives peut équilibrer la donne. En effet, depuis le début du quinquennat et la concomitance des présidentielles avec les législatives, les députés doivent leurs mandats au président. Aussi, le premier ministre n’est plus le vrai chef de la majorité quand les patrons des partis majoritaires sont de simples collaborateurs du président.
Ainsi, un décalage des législatives de deux ou trois ans avec une limitation du droit de dissolution, redonneront du tonus à l’Assemblée Nationale, sans pour autant diminuer les pouvoirs du président. En effet, à mi-mandat, les électeurs pourront sanctionner la politique menée par le président en l’obligeant à cohabiter comme du temps de Mitterrand ou de Chirac.
Aussi, à son élection, le nouveau président aura à convaincre les députés du bien-fondé de sa politique et de son choix de premier ministre. D’ailleurs, Jacques Chirac et Lionel Jospin ont pu tenir pendant 5 ans, selon un mode de cohabitation. De même, en Allemagne, Merkel réussit à gouverner avec le SPD et la CSU. Enfin, les députés retrouveront ainsi une plus grande légitimité populaire.