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Editorial: la monarchie républicaine

Mitterrand et VGE

La sur-couverture médiatique du décès d’Elisabeth II en France ainsi que l’intérêt affectif porté par les observateurs envers la Reine britannique, contraste avec la popularité insuffisante des derniers présidents français qui ont succédé à Jacques Chirac. 

En effet, la France qui a un long passé monarchique avant la Révolution, a toujours cherché un équilibre institutionnel. Celui-ci a été trouvé par le général de Gaulle et la constitution de la Vème République. En particulier, avec cette Constitution, le président élu avait quasiment le même rôle que le Roi britannique, laissant l’exécutif au premier ministre. 

D’ailleurs, au Royaume-Uni, le Roi promulgue les lois, désigne le premier ministre et ouvre et suspend les sessions du Parlement. Aussi, comme le président français, le Roi du Royaume-Uni est le Commandant en chef des armées. En résumé, le Roi ou le président est un arbitre/garant des institutions et symbole de la Nation tandis que le quotidien est géré par le premier ministre en bonne intelligence avec le Parlement. 

En France, cette monarchie présidentielle était garantie par le septennat qui pouvait aboutir à une cohabitation et à une installation dans la durée pour les présidents qui décrochent deux mandats comme de Gaulle, Mitterrand ou Chirac. Aussi, dans la forme, cet équilibre était entretenu par la faible présence médiatique du président dont la parole était rare et les interventions importantes. 

Toutefois, avec le quinquennat, la France a progressivement troqué sa monarchie républicaine pour un régime présidentiel à l’américaine. En effet, c’est le président élu qui offre aux députés leurs mandats, ce qui déséquilibre le rapport de force. Ainsi, le premier ministre est davantage un directeur de cabinet tandis que la Parlement est surtout une chambre d’enregistrement malgré quelques frondes ponctuelles. Enfin, l'omniprésence du président, l’expose à tous les mécontentements et à toutes les colères. 

En conclusion, un retour à l’esprit de la Vème République, impose le septennat et/ou la proportionnelle aux législatives. Aussi, le nouveau septennat doit trouver une solution aux problèmes apparus durant les cohabitations (ex: grève de signature, représentation de la France à l’étranger, agenda du Conseil des ministres…). Au passage, une telle réforme constitutionnelle peut offrir à Emmanuel Macron la possibilité de se représenter en 2027.