Le retard pris dans la formation d’un nouveau gouvernement ou l’élection contestée de la présidente de l’Assemblée Nationale, ont rappelé que même quand le processus électroal est démocratique, le mode de scrutin est susceptible de conditionner les résultats.
En effet, les exemples historiques sont nombreux comme celui de Hillary Clinton qui a remporté en 2016, près de trois millions de voix de plus que Donald Trump, ce qui n’a pas empêché ce dernier de gagner la présidentielle. De même, George W Bush, avait été élu président en 2000 même si son concurrent Al Gore, était arrivé en tête à l’échelle nationale avec plus de 540.000 voix d’avance. En particulier, Bush avait remporté la Floride avec 500 voix seulement, remportant ainsi ses 29 grands électeurs.
En France, le système actuel a aussi atteint ses limites depuis la fin du clivage gauche-droite. Ainsi, au second tour des législatives françaises, le mode de scrutin a fait que la majorité présidentielle a obtenu 148 sièges avec 6,3 millions de voix tandis que le RN n’a pu recueillir que 88 sièges avec 8,7 millions de voix.
Aussi, au Etats-Unis, ce sont les grands électeurs élus à chaque État avec la règle du vainqueur qui rafle tout, qui élisent le président. Il s’agit de 538 grands électeurs qui sont répartis sur les différents États en fonction de la démographie. A titre d’exemple, la Californie dispose de 55 grands électeurs contre 3 pour l’Alaska. Ainsi, Hillary Clinton ou Al Gore, auraient été élus en France où c’est le nombre global de voix qui compte lors de la présidentielle.
In fine, chaque technique électorale obéit à une philosophie politique car à titre d’exemple, une logique majoritaire aurait pu amener à adopter la règle du bonus au vainqueur comme aux municipales. Aussi, une philosophie d’encouragement des alliances aurait abouti à un scrutin à la proportionnelle.