Pour les eurosceptiques, le diagnostic est clair avec la responsabilité claire de l’euro et de l’UE dans la situation économique moins bonne de la France. Cette mauvaise santé économique est matérialisée pour certains par le chômage structurel, le changement de nationalité de plusieurs groupes français et par la baisse du pouvoir d’achat des classes populaires.
En effet, trois tournants au niveau de l’UE ont marqué et certainement pénalisé la France, selon cet angle de vue. Le premier est la réunification de l’Allemagne qui s’est traduite notamment par une hausse des taux d’intérêt, ce qui a asphyxié l’économie française dans les années 90 avant la bouée de sauvetage de la nouvelle économie.
Aussi, à posteriori, l’élargissement de l’UE à l’Est a certes ancré au niveau politique les anciens pays du pacte de Varsovie dans l’Occident. Toutefois, au niveau économique, cet élargissement a surtout bénéficié à l’Allemagne qui a profité d’une main d’oeuvre de qualité à des coûts abordables en sus de nouveaux marchés à l’export. Pour sa part, la France a semblé surtout récupéré des travailleurs low-cost ainsi qu’une concurrence agressive au niveau des délocalisations. Le meilleur exemple péjoratif est celui du plombier polonais quand au même moment la Pologne snobe le Rafale.
Par ailleurs, cet élargissement à l’Est a quasiment coïncidé avec l’entrée de l’euro comme monnaie unique. En effet, avec l’euro, la France a sécurisé sa dette mais s’est privée d’un outil de pilotage économique stratégique. En particulier, parfois, une dévaluation et/ou un relâchement monétaire peuvent être salutaires pour réveiller une économie atone.
Toutefois, à la décharge des europhiles, les eurosceptiques ont rarement un plan B clair, cohérent et chiffré. D’ailleurs, le meilleur exemple est celui du Royaume-Uni avec le Brexit, sachant qu’il avait déjà gardé sa propre monnaie. Surtout, comme l’autarcie n’est plus possible, le plan B c’est un arrimage aux Etats-Unis, à la Russie ou à la Chine.