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Edito: qui peut arrêter Marine Le Pen ?

Marine Le Pen

Marine Le Pen est sur le point de profiter des dividendes des investissements de Jean-Marie Le Pen, en accédant triomphalement à l’Elysée. Toutefois, un sacre annoncé, 3 ans à l’avance, est souvent jalonné de mauvaises surprises. 

Ce sacre paraît inéluctable car tout d’abord, seules les idées du FN de Jean-Marie Le Pen, reformulées d’une manière mieux marketée, circulent dans les médias et la presse de la droite et du centre. Il s’agit de la nécessité d’arrêter l’immigration, du lien entre cette dernière et l’insécurité, de l’incompatibilité entre l’Islam et la République, du laxisme de la justice et de la primauté de la culture française du début du XXème siècle. 

Ensuite, le RN a pu acquérir davantage de respectabilité que le FN avec une complaisance de certains médias et la fin du vote caché. Surtout, en gérant de grandes villes comme Perpignan, Béziers ou Hénin-Beaumont, le RN a pu acquérir une forme d’adoubement par l’Etat français dans ses différentes composantes. Aussi, avec un groupe parlementaire de 89 députés, le RN ne fait plus peur, montrant même davantage de cohérence que les LR.

Quant à Marine Le Pen, sa résistance lors de la présidentielle de 2022 avec un record de 41,5% au second tour, lui a donné un statut présidentiel. De plus, en évitant un nouveau duel avec Emmanuel Macron en 2027, Marine Le Pen est en mesure d’éviter un report des voix de gauche au profit d’Edouard Philippe ou de Gérald Darmanin qui sont clairement marqués à droite. 

Toutefois, ce tableau idyllique peut se traduire en un parcours semé d’embûches. Le premier obstacle est celui des européennes de 2024 car un excellent score de Jordan Bardella peut lui donner des ailes et des ambitions présidentielles. Il en est de même pour Marion Maréchal qui peut faire plus mal à Marine Le Pen 2027 qu’Eric Zemmour en 2022, notamment au niveau de l'électorat historique du FN. Enfin, un homme providentiel peut émerger en 2027 pour rafler la mise comme Emmanuel Macron en 2017, profitant aussi d’une forme de fragilité de Marine Le Pen au second tour.