Les exigences de l’opinion publique envers les immigrés, telles que reflétées par les médias et les politiques, semblent avoir basculé de l’intégration à l’assimilation. Ce basculement de l’opinion est assez étonnant car le nombre d’immigrés est passé à 7 millions en 2022, soit plus que le double par rapport à 1970.
En effet, l’intégration signifie l’incorporation à la société globale par l'activité professionnelle et l’adoption minimaliste d’un socle commun de valeurs. A contrario, l'assimilation est synonyme d’un abandon total des valeurs d’origine selon une option maximaliste. Concrètement, une personne intégrée respecte les lois françaises et contribue économiquement à la richesse du pays tout en gardant ses valeurs d’origine. A l’inverse, une personne assimilée adopte tout d’abord les valeurs françaises des années 60-70.
Ce changement d’approche est assez paradoxal car si l’on a échoué à intégrer 3,5 millions de personnes, il sera difficile d’assimiler 7 millions de personnes. De plus, en absence de statistiques ethniques, ce dernier calcul n’intègre pas les personnes nées en France de parents ou de grand-parents étrangers. En outre, il est plus difficile d’exprimer cette demande d’assimilation au moment où la demande envers la religion musulmane est au zénith.
In fine, deux hypothèses peuvent expliquer un tel changement. Le premier est celui de l’exigence plus forte envers les compatriotes qu’envers les étrangers. Ainsi, si les immigrés peuvent se limiter à l’intégration, les français doivent s’assimiler. La deuxième hypothèse est celle de la réussite du travail idéologique de Jean-Marie Le Pen et de ses fidèles du FN et du RN. Ce travail a remis la Nation au cœur de la France à la place de la République ainsi que le sang à la place du sol.