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Edito : le débat sur la libre circulation des personnes

Voyage

Loin des débats politiques, le titre de l'Édito n'est pas une promotion de l'anarchisme mais une question sur la contradiction entre une vision universelle des droits de l'homme de la part de l’UE en face d’une restriction du droit au voyage surtout quand le pays d'origine est victime d'une guerre civile ou d'un désastre économique. 

En effet, l'argument financier ne peut être opposé car les Etats-Unis sont nés par une immigration massive d'européens opprimés chez eux ou en souffrance économique. Aussi, l'UE ne s'offusque pas du déplacement de millions d’européens non-communautaires à la recherche de travail. De même, la commissaire aux Affaires intérieures, la Suédoise, Ylva Johansson, a reconnu que pour des raisons démographiques, la population active de l’UE va diminuer d’un million par an, ce qui signifie que la migration légale des travailleurs étrangers devrait augmenter plus ou moins d’un million par an. 

Ainsi, la différence implicite entre un ukrainien et un syrien serait que l'un est européen et l'autre non. Or, dans un concept moderne des droits de l'homme et de la lutte contre le racisme, la discrimination par l'origine ou la nationalité, n'a pas théoriquement sa place. Ceci est d’autant plus vrai qu’avant la guerre civile, les syriens n’étaient pas spécialement portés sur l’immigration clandestine, alors que seule la détresse des combats a enclenché ce grand déplacement de la population.

D’ailleurs, les pays du Sud, les moins riches comme le Maroc, l’ont bien compris et tentent de gérer le flux migratoire et non de le stopper. Aussi, le Liban, petit pays par la taille, accueille des millions de syriens comme il l’avait fait avec les palestiniens. Enfin, avec la mondialisation des échanges et de la culture, l’UE ne peut vivre seule isolée et barricadée, limitant la circulation des peuples voisins.