La succession du Pape François par Léon XIV, a mis en lumière le mode de scrutin retenu par le Vatican. En effet, l’élection par un collège électoral de l’un des siens, est une piste intéressante pour les différents pays démocratiques.
En particulier, la majorité des deux tiers des voix des cardinaux électeurs (les cardinaux de moins de 80 ans) est requise pour l’élection du Pape. Ces électeurs sont isolés jusqu’à l’élection du Pape, tout en étant tenus au secret absolu. En outre, les cardinaux ne peuvent pas voter pour eux-mêmes.
Si au bout des quatre premiers jours, aucun nom n’a recueilli les deux tiers des voix, les opérations de vote sont suspendues pendant une journée consacrée à la prière, aux échanges, et à une méditation prononcée par le premier cardinal de l’ordre diaconal. De plus, aucun candidat ne peut se présenter de lui-même à la fonction suprême ou faire campagne.
Ce mode de scrutin quasi consensuel évite ainsi des situations ubuesques où un candidat majoritaire en nombre de voix n’est pas élu (ex : Hillary Clinton en 2016). Il en est de même pour les cas où pour l’élection d’un candidat qui n’a recueilli que moins de 20% des voix au premier tour (ex : Jacques Chirac en 2002).
Toutefois, à l’échelle d’un État classique, il est difficile de trouver un collège électoral efficace. A titre d’exemple, en France, le Sénat penche toujours à droite quand l’Assemblée Nationale est actuellement conflictuelle. Aussi, aux Etats-Unis, le Sénat est bi-partisan et peut difficilement aboutir à une majorité des deux tiers.
Néanmoins, plusieurs solutions peuvent être imaginées pour s’inspirer du mode de scrutin du Vatican. C’est le cas de l’organisation de plusieurs tours de scrutin avec les candidats qui obtiennent plus de 10%. Il en est de même pour un scrutin indirect avec l’élection du collège électoral.
Pour rappel, le Pape dirige également l'État de la Cité du Vatican. Le pouvoir exécutif au Vatican est délégué à un gouverneur nommé qui est également chargé de la représentation diplomatique. Le Vatican est un micro-État européen, qui est le support territorial du Saint-Siège enclavé dans la ville de Rome (superficie totale de 0,439 km2).