breaking news New

Edito : les gagnants du débat entre Attal et Bardella

Attal Bardella

Le dernier débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, avait une portée différente car désormais, l’un est Premier ministre tandis que l’autre est l’archi-favori des sondages des européennes. D’ailleurs, ce débat n’a pas deçu, donnant un avant-goût de 2027 et une confrontation des projets, qui a donné certains gagnants. 

Ainsi, le premier grand gagnant est Gabriel Attal qui a confirmé son statut de dauphin d’Emmanuel Macron, en déclinant une offre politique claire à la Jacques Delors. En effet, le Premier ministre a pu dérouler sa maîtrise technique des dossiers ainsi que son pragmatisme. Aussi, au niveau politique, Gabriel Attal a pu appuyer sur les faiblesses structurelles du RN, mettant Jordan Bardella en difficulté voire en contradiction. 

L’autre gagnante est Marine Le Pen qui a bénéficié indirectement de la mauvaise performance de Jordan Bardella, se replaçant comme l’unique présidentiable du RN. En effet, ce dernier n’a pas pu démontrer avoir la stature de Matignon, se contentant de dérouler le programme du RN qui souffre déjà de lacunes dans sa déclinaison pratique. Surtout, Jordan Bardella est facilement attaquable sur son CV et sur sa proximité familiale avec les Le Pen. 

A la décharge de Jordan Bardella, malgré le soutien médiatique actuel, le RN n’est pas encore sorti du statut du vote défouloir anti-pouvoir comme le PCF en son temps. En effet, à titre d’exemple, le PCF avait 86 députés en 1978  et avait réalisé un score de 15,5% à la présidentielle de 1981. En particulier, le programme du RN ressemble encore à un cocktail des préoccupations des français selon les sondages et les médias, sans propositions concrètes, l’attitude envers l’UE étant le meilleur exemple. 

In fine, Gabriel Attal a renforcé son positionnement de successeur potentiel d’Emmanuel Macron avec un programme européen de centre. Ainsi, en se frottant avec succès à la coqueluche du RN, il a damé le pion à Edouard Philippe ou autres ténors de la Macronie. Pour sa part, Marine Le Pen a repris la main au niveau de son camp car le débat s’est déplacé des doutes sur sa personnalité aux questions sur la préparation du RN à exercer le pouvoir.