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Le FMI plutôt sceptique pour la France

Fonds monétaire international

Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Jeffrey Franks, a effectué une visite en France du 7 au 18 novembre dans le cadre des consultations de 2022 au titre de l’article IV.Il en ressort que les effets de l’inflation, conjugués à un recul de la confiance, pèseront sur le revenu réel et la consommation des ménages. La hausse des taux d’intérêt et la baisse de confiance ralentiront vraisemblablement la croissance des investissements. 

Les services du FMI prévoient désormais une croissance du PIB d’environ 2,5% pour 2022 et avoisinant 0,75% pour 2023, en raison d’une baisse de la demande à la fois intérieure et extérieure. Même si la croissance est appelée à se redresser légèrement par la suite, elle finira par converger vers le taux potentiel de 1,3%, les séquelles de la pandémie et du choc énergétique provoquant une perte nette d’environ 2 points de pourcentage par rapport à la tendance pré-pandémie. 

Pour sa part, le taux d’inflation des prix à la consommation sur douze mois a atteint 7,1% en octobre et devrait rester élevé dans les mois à venir. Ainsi, l’inflation devrait atteindre un pic dans les mois à venir, mais restera proche de 5% en 2023 en moyenne avec l’assouplissement des contrôles des prix. Elle restera persistante en 2024 et ne diminuera que progressivement pour atteindre environ 2% en 2025.  Toutefois, l’inflation continue d’être nettement inférieure à la moyenne de l’UE, en raison essentiellement des contrôles des prix de l’énergie et des subventions, qui ont limité les hausses de prix à des niveaux inférieurs d’environ 2 à 3 points de pourcentage.

Par ailleurs, le FMI a indiqué que si l’important soutien budgétaire apporté en réponse au choc énergétique a réussi à atténuer son impact économique, son coût est élevé. En effet, les mesures mises en œuvre en 2021-22 ont représenté au total plus de 2% du PIB. Aussi, selon le FMI, la loi de finances 2023 ne cible pas une réduction du déficit, reportant l’ajustement budgétaire à 2024. 

In fine, Jeffrey Franks, a présenté la déclaration suivante : “ Après un solide redressement de l’économie au lendemain de la pandémie de Covid, la France a été frappée par un choc énergétique provoqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.... En 2023, ... Il conviendrait notamment, dans un premier temps, de mieux cibler les mesures de soutien destinées à contrecarrer le choc énergétique, puis les années suivantes, de s’appuyer sur des réformes structurelles sur les dépenses notamment dans le domaine des retraite). La poursuite des mesures visant à renforcer les compétences des travailleurs et à remédier aux inefficiences du système éducatif sera fondamentale, de même que le soutien aux personnes vulnérables. Le choc des prix de l’énergie offre des opportunités d’accélérer la transition écologique. Le secteur financier a bien résisté, mais les risques s’accentuent et la vigilance reste de mise”.