A chaque grogne sociale, la demande de revalorisation du SMIC repointe son nez. Aussi, à chaque demande, les mêmes arguments sont brandis par les patrons et les hommes politiques du centre et de la droit, pour évoquer les dangers d’une telle mesure.
Ainsi, les Gilets jaunes et leurs soutiens ont ajouté au fil des manifestations la demande d’une revalorisation du SMIC d’un minimum compris entre 10% et 15%. Actuellement, sur une base hebdomadaire de 35 heures, le SMIC brut 2018 mensuel s’établit à près de 1.498,5 €, quand le niveau net est de 1.188 € après déductions des charges sociales et fiscales.
En effet, pour les Gilets jaunes, un coup de pouce de près de 120 € par mois, permet de redonner du pouvoir d’achat et de rattraper la hausse du coût de la vie et des différentes augmentations de taxes et des impôts.
Toutefois, pour une majorité de patrons et de journalistes économiques ainsi que des hommes politiques du centre et de la droit, pour évoquer les dangers d’une telle mesure, une hausse significative du SMIC, serait une catastrophe pour l’emploi et pour la compétitivité des entreprises. En effet, ces dernières seraient obligée de réduire la voilure et/ou perdraient des marchés sous le poids de la compétitivité.
Or, ces arguments contre la hausse significative du SMIC, sont souvent insuffisamment étayés. En effet, en raisonnement par l’absurde, si une hausse du SMIC pénalise l’emploi, il suffit de le baisser pour stimuler les embauches. D’ailleurs, si cet argument était à 100% valable, l’Espagne avec un SMIC de près de 850 €, n’afficherait pas un taux de chômage de plus de 20%. Surtout, les concurrents sont plutôt dans un environnement de SMIC de 300 €, impossible à rattraper.
Toutefois, à la décharge des patrons, le SMIC n’est pas l’unique composante du pouvoir d’achat car il faut aussi prendre en compte le niveau des dépenses et des taxes. Ainsi, le pouvoir d’achat ne sera pas amélioré si la hausse du SMIC est accompagnée par exemple par une augmentation de la TVA ou par une hausse des loyers.
In fine, l’Etat peut aussi agir au niveau de certains postes de dépenses pour améliorer le pouvoir d’achat sans toucher au SMIC. C’est l’exemple des prêts bonifiés et garantis pour l’accès à la propriété ou bien de la subvention de certaines denrées alimentaires de base voire des dépenses énergétiques en hiver.