De nombreux avantages ont contribué à la position dominante du dollar comme monnaie internationale de référence. Toutefois, plusieurs puissances comme la Chine, tentent de contester cette hégémonie car le dollar constitue aussi une porte d’entrée de l’extraterritorialité des lois américaines.
Ainsi, selon Le Temps, le ministre argentin de l'Economie, Sergio Massa, a indiqué que son pays va désormais payer ses importations chinoises en Yuan plutôt qu'en dollars. Le Brésil avait déjà annoncé une décision similaire au mois de mars avec une réciprocité entre le Yuan et le Réal. Aussi, le Bangladesh et la Russie ont convenu d'utiliser des yuans pour régler le paiement d'une centrale nucléaire que Rosatom construit dans le pays.
Ainsi, le Yuan marque des points dans sa contestation du dollar qui représente toujours en avril 42% des devises utilisées dans le commerce international, contre 33% pour l'euro, 6% pour la livre britannique, 5% pour le Yen et 2% pour la monnaie chinoise. En effet, la multiplication des sanctions américaines en dehors du cadre de l’ONU (ex: Iran et Russie), pousse mécaniquement plusieurs pays à chercher une monnaie alternative comme le Yuan.
En particulier, au niveau théorique, le statut privilégié du dollar s’explique par la stabilité économique et politique des États-Unis ainsi que par sa liquidité avec une acceptation universelle. De plus, grâce au dollar, les opérateurs ont un accès aux marchés financiers américains, considérés comme l'un des plus vastes et les plus liquides au monde. Le dollar est également la devise la plus utilisée dans les transactions sur les marchés financiers internationaux.
Toutefois, l’affaire de BNP Paribas aux Etats-Unis en 2014 a révélé une nouvelle jurisprudence relative au dollar comme bien exclusivement américain malgré son large usage mondial. Ainsi, toute institution utilisant le dollar s’expose de facto à la justice américaine et doit donc respecter la réglementation américaine. Surtout, pour le département américain de la Justice, le dollar est la pierre angulaire du système financier américain tandis que toute transaction en billet vert doit logiquement passer par une chambre de compensation située aux Etats-Unis.
