C’est ce 12 décembre, que les regards seront tournés vers Alger où plus de 24 millions d'électeurs algériens seront appelés aux urnes pour choisir entre cinq candidats alors que le président sortant. En effet, Abdelaziz Bouteflika a été obligé de renoncer à un 5ème mandat et où son successeur intérimaire, Abdelkader Bensaleh, ne pouvait se présenter selon la Constitution algérienne.
Ainsi, cette élection qui a été jugée comme seule réponse institutionnelle au Hirak, va opposer l'ancien chef de gouvernement et président du parti Talaie el Hourriyet, Ali Benflis a l'autre ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Les autres postulants, sont l'ancien ministre de la Culture et actuel secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (parti d’Ouyahia), Azzedine Mihoub ainsi que l'ancien ministre de Tourisme et président du Mouvement el-Bina, Abdelkader Bengrina (considéré comme islamiste) et le président du Front Al-Moustakbel, Abdelaziz Belaid (dissident du FLN qui a obtenu 3% des voix à la présidentielle de 2014).
En absence de sondages, il est difficile de prévoir les tendances des résultats surtout que le débat télévisé a été assez insipide et consensuel. Toutefois, logiquement, le favori est Ali Benflis qui a été chef du gouvernement de 2000 à 2003 et qui s’est opposé assez tôt à Bouteflika, en étant candidat aux élections présidentielles de 2004 (6,42%) et de 2014 (12,2%). Aussi, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et Chef d’Etat-major de l’Armée nationale algérienne, n’a pas donné d’indication claire ou implicite sur sa préférence pour cette élection.
Par ailleurs, cette élection réserve plusieurs inconnues dont les plus importantes sont le taux de participation ainsi que la capacité du futur heureux élu à fédérer toutes les forces politiques du pays et à réconcilier le Hirak avec le pouvoir. Pour se faire, comme pour 1999 avec Abdelaziz Bouteflika, le futur président, pourra chercher une deuxième légitimité populaire à travers un référendum sur une réforme constitutionnelle majeure.
Notons enfin que le climat électoral a été alourdi par la condamnation des deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, poursuivis notamment pour dilapidation de deniers publics dans l'affaire de montage automobile, à respectivement à 15 et 12 ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Le tribunal a aussi condamné par contumace à 20 ans de prison ferme, l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb.