L’officialisation de la candidature d’Eric Zemmour est aussi un aboutissement d’un processus politico-médiatique lancé par Vincent Bolloré depuis sa reprise rampante de Vivendi. En effet, le milliardaire breton qui a bâti un empire médiatique semble le mettre au service de ses idées politiques et religieuses.
En particulier, Bolloré contrôle actuellement Canal+, CNews, Europe 1 et le JDD. De même, il lorgne sur Le Figaro après avoir mis la main sur les médias de Prisma (Télé-Loisirs, Voici, Femme Actuelle, Capital ou Gala). Surtout, malgré la résistance des journalistes, Vincent Bolloré a montré dans le passé, sa capacité à peser sur les médias comme le montre l’épisode des Guignols ou de Morandini.
Cette influence qui a désormais atteint le stade de la candidature à la présidentielle, s’explique logiquement. En effet, selon le Canard enchaîné, le milliardaire breton est extrêmement proche d’un prêtre traditionaliste. La Croix a aussi indiqué que Bolloré est un catholique affirmé qui n’hésite pas à imposer dans ses médias des programmes discrets pro-traditionalistes. De même, François Hollande l’aurait qualifié en privé de catho intégriste.
Ainsi, Bolloré qui a dû être déçu par le quinquennat de Nicolas Sarkozy et les promesses non tenues de l’identité nationale et de l’UE aux racines judéo-chrétiennes, a changé de fusil d’épaule. En particulier, il a misé sur un novice à fort potentiel, en lui offrant pendant près de 5 ans, un temps d’antenne disproportionné sur CNews. Surtout, cette chaîne étayait les propos de Zemmour par un effet de loupe sur les faits divers et les dérapages repérés dans les banlieues.
In fine, à 70 ans, l’argent ne compte plus pour Vincent Bolloré qui a amassé une fortune de plus de 8 Mrds $. Ainsi, il souhaite certainement peser sur la vie politique française en imposant ses thèmes centrés sur les idées de la droite catholique traditionaliste. En particulier, comme il ne pouvait faire le travail lui-même, il a certainement opté pour le plan du contrôle médiatique de la bataille des idées en plus de la promotion de la candidature d’un poulain à la présidentielle.