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Editorial: la ligne éditoriale des chaînes d’info

Bardella CNews

La double défaite d’Eric Zemmour n’a pas eu d’effet sur la ligne éditoriale des chaînes d’info qui se confond désormais avec des programmes électoraux. En effet, ces chaînes ont vu leur moral remonté par la victoire aux législatives de plusieurs figures médiatisées par les plateaux de télévision à l’image de Julien Odoul ou de Laurent Jacobelli. 

Ainsi, pour ces chaînes, la non traduction de la médiatisation d’Eric Zemmour dans un grand score dans les urnes, a été une anomalie liée notamment aux erreurs du polémiste et à sa mauvaise lecture du conflit russo-ukrainien. Surtout, CNews a pu voir dans l’élection de 89 députés RN, une validation de l’impact de la ligne éditoriale de la chaîne. 

En effet, la chaîne de Bolloré se positionne désormais ouvertement du côté du RN, en multipliant les plateaux où les faits divers sont commentés en boucle avec des analyses stigmatisant l’immigration et l’insécurité. De même, CNews critique frontalement LFI et les écologistes tout en étant plutôt sévère avec Emmanuel Macron et ses partisans. Au passage, les LR invités sont quasi-systématiquement interpellés sur leur non-alliance avec le RN. 

Par ailleurs, LCI et BFM semblent vouloir sauver les apparences en montrant une volonté de neutralité. Toutefois, le positionnement favorable à la majorité présidentielle semble ressortir assez nettement. Il en est de même pour une neutralité-positive envers le RN et une neutralité négative envers les Insoumis. 

Du côté du service public, les accusations portées par le RN et ses sympathisants, évoquent un lobbying pro-LFI et une apologie du wokisme et de l’indigénisme. Toutefois, une analyse plus neutre, montre davantage une allergie envers l’extrême-droite ainsi qu’un traitement équilibré de l’actualité avec moins de place disproportionnée pour les faits divers. 

In fine, en comparaison avec les années 80-90, la nouveauté est celle du traitement plus favorable du RN ce qui a contribué à ses bons scores électoraux. Aussi, les chaînes n’hésitent plus à parier sur un courant politique et/ou sur des personnalités. Il faut dire que les médias actuels appartiennent à de grands groupes économiques comme Bouygues, Bolloré ou Drahi alors que le service public est influencé par les syndicats.