En France, les élections européennes ont souvent eu des enjeux locaux importants. En effet, les partis faiblement représentés à l’Assemblée Nationale, ont souvent trouvé dans le Parlement européen une alternative grâce au mode de scrutin proportionnel. De même, les candidats potentiels à la présidentielle se sont souvent testés dans les européennes.
Ainsi, historiquement, l’extrême-droite et les écologistes, ont pu garder le cap politique et le focus médiatique grâce à la présence au Parlement européen, même s’ils se sont fait élire sur des sujets locaux. Aussi, ces élections européennes ont souvent été des pièges pour des présidentiables dont la victime la plus célèbre a été le défunt Michel Rocard.
Dans ce contexte, en 2019, ceux qui jouent gros sont Laurent Wauquiez et le PS. Aussi, dans une moindre mesure, cette élection européenne servira de test à LREM pour les éventuels dauphins d’Emmanuel Macron ainsi que d’une mesure du rapport de force avec le Modem.
En effet, le patron de LR aura un choix difficile à faire. Ainsi, s’il prend la tête de la liste nationale, il jouera à quitte ou double car un mauvais score sera une aubaine pour les juppéistes et les autres cadors de l’ex UMP comme Xavier Bertrand ou Valérie Pecresse. L’autre voie pour Wauquiez est aussi risquée car laisser une autre personnalité conduire la liste LR, peut donner l’impression d’un Chef qui craint le combat électoral.
Pour le PS, cette élection est aussi existentielle car Olivier Faure et la nouvelle direction, n’ont toujours pas trouvé un espace politique entre l’aile gauche de LREM et les Insoumis, sans parler de Génération.s de Benoît Hamon. Ainsi, un score de moins de 5% et une élimination du Parlement européen, sera un nouveau cataclysme pour le PS avec un sort similaire à celui du PS.
Quand à LREM, le premier enjeu est celui de garder le Modem sous sa coupe car si les centristes conduisent leur propre liste, menée par François Bayrou, un risque certain pèse le score du parti présidentiel. Aussi, le choix de tête de liste risque de poser un problème pour Macron car le choix d’un cador de LREM, le propulsera en numéro deux du président quand une personnalité extérieure indépendante fait peser un risque électoral. Enfin, cette échéance est la dernière chance pour Macron, d’intégrer les juppéistes.