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Edito : une UE dominée par l’Europe de l’Est

France Albanie

Les dirigeants de l'UE ont décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie. Ils ont également décidé d’accorder le statut de candidat à la Géorgie, tout en étant prêts à ouvrir les négociations avec la Bosnie-Herzégovine dès que les critères d'adhésion seront atteints.

Les 27 pays membres de l'Union européenne avaient précédemment donné leur accord à l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord. La Macédoine du Nord est candidate depuis 2005 tandis que l'Albanie l’est depuis 2014. Aussi, le Monténégro et la Serbie négocient leur adhésion avec l'UE depuis 2012 et 2014.

En outre, historiquement, en 2004, 10 pays sont entrés dans l’UE : la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, Malte et Chypre. Ils ont été suivis en 2007 par la Roumanie et la Bulgarie,puis en 2013 par la Croatie. Ainsi, une UE à 35 pays se profile d’ici 2030 ou 2035 avec une nouvelle vague d’adhésions en provenance exclusive de l’Europe de l’Est et d’anciens pays de l’URSS. 

La première conséquence d’une telle version élargie de l’UE est la domination des pays de l’Europe de l’Est avec une majorité de 18 membres sur 35 sans compter l’ex-RDA réunie au sein de l’Allemagne. Ainsi, sans réforme des institutions de l’UE, le fonctionnement de cette union est susceptible de subir plusieurs blocages à l’image du véto hongrois sur l’aide à l’Ukraine. De plus, avec 6 anciens pays de l’URSS comme membres, la frontière de l’UE avec la Russie va s’élargir avec son pendant de risque militaire. 

La seconde conséquence est d'ordre financier et budgétaire car les nouveaux pays sont susceptibles de siphonner les transferts actuels vers les membres avec une enveloppe pour la période 2021-2027 de 379 Mrds d’euros pour l’agriculture et de 200 Mrds d’euros pour le développement régional. D’ailleurs, selon le FT, l'Ukraine serait ainsi éligible à 96,5 Mrds d'euros de la politique agricole commune (PAC) sur sept ans. Elle pourrait aussi bénéficier de 61 Mrds d'euros pour l'amélioration de ses infrastructures.

Ces nouveaux transferts ne sont pas neutres pour l’Allemagne qui finance environ 24% du budget de l’UE ainsi que pour la France dont la quote-part est de 18%. De plus, au niveau économique, un nouveau dumping fiscal et social, n’est pas à exclure à l’image du cliché du “plombier polonais” de 2010.