La fronde des Gilets Jaunes vient d’illustrer le problème du mode actuel du scrutin législatif qui aboutit clairement à une Assemblée Nationale, qui sous-représente plusieurs courants politiques, solidement ancrés dans le paysage politique.
Ainsi, à titre d’exemple, le Rassemblement National qui a obtenu près de 14% des voix au premier tour des législatives de 2017, ne dispose que de 8 sièges de députés soit un peu plus de 1% du total. A l’inverse, avec moins de 33% des voix, LREM et Le Modem, disposent de près de 64% des sièges à l’Assemblée Nationale.
Aussi, avec 10,6 millions de voix obtenus lors du second tour de la présidentielle 2017, le Rassemblement National pèse beaucoup dans l’échiquier politique français. Pourtant, le parti de Marine Le Pen, est peu représenté à l’Assemblée et au Sénat tout en ne dirigeant aucune région ou grande ville.
Ainsi, au-delà du débat sur le bien-fondé des idées du Rassemblement National, la non participation d’un large courant politique à la gestion de la chose publique, crée une frustration auprès de ses sympathisants, tout en lui offrant une virginité politique qu’il ne mérite probablement pas.
Aussi, la conséquence d’une telle non représentativité de l’Assemblée Nationale, est le déplacement des débats dans la rue au lieu de l’hémicycle. Ce fut le cas pour le Mariage pour Tous ainsi que pour la réforme du Code du travail ainsi que récemment avec les Gilets Jaunes.
In fine, la réconciliation des français avec les hommes politiques, passe certainement par une réforme du mode de scrutin législatif avec une bonne dose de proportionnelle. Elle passe aussi par une incitation des abstentionnistes dans les banlieues à voter et à se présenter pour les élections. Ainsi, l’Assemblée Nationale peut redevenir le lieu des débats et des décisions légitimes.