Malgré les garde-fous prévus par la loi, dans les faits, les principaux médias sont dominés par des propriétaires de grands groupes ou des par des hommes d’affaires. Pourtant, la rentabilité des médias français, est loin d’être florissante, ce qui pose la question sur le mélange du business et de l’information.
Cette question est d’autant plus importante que souvent les thèmes prioritaires pour les chaînes d’information ou de la presse écrite, sont quasi-identiques. De plus, les chouchous des médias, émergent autant rapidement qu’ils disparaissent aussi tôt, comme le montre l’exemple de Florian Philippot. Aussi, la place offerte dans les médias à Eric Zemmour, pose un problème car il se présente comme essayiste alors qu’il prône plutôt des idées politiques.
En effet, en prenant l’exemple des chaînes d’information continue, LCI appartient à Bouygues alors que BFM et Cnews, sont des filiales respectives de Drahi et de Bolloré. Pour la presse écrite, Le Figaro et l’Express c’est Dassault, Le Monde c’est en partie Niel alors que Les Echos et la Tribune c’est Bernard Arnault.
Ainsi, il est clair que malgré la résistance des journalistes, la pression des actionnaires, ne peut être neutre. En effet, à titre d’exemple, Vincent Bolloré a acté la fin des Guignols qui avaient certainement une grande influence au niveau du traitement décalé de l’actualité. Aussi, pour l’élection de 2017, BFM a été accusée de favoriser un duel Macron-FN, en multipliant les plateaux favorable à ce duo et défavorables à Fillon et à Hollande. De même, Le Figaro, s’est plutôt placé à la droite de la droite.
In fine, la martingale n’existe pas mais des solutions peuvent être explorées pour limiter les effets négatifs potentiels de cette convergence entre le business et les médias. La première, nous mène au renforcement de l’audience du service public et de son indépendance. C’est le cas par exemple de France24, qui peut cibler aussi le marché français. Il en est de même pour la subvention des médias indépendants sur la base de critères inspirés du prix Goncourt.
La deuxième piste est celle du décompte du temps de passage même en dehors des campagnes électorales. Ainsi, le grand public saura qu’un tel média donne davantage de temps de parole à la droite et qu’un autre véhicule plutôt des idées du pouvoir ou de l’extrême droite.
Enfin, les règles de lobbying, peuvent s’aligner sur les normes américaines pour éviter d’avoir des idées véhiculées par des businessmen sans possibilité de concurrence. En effet, la publicité politique, peut au moins offrir une libre concurrence basée sur les budgets de campagne et non des thématiques imposées par certains. A titre d’exemple, ceux qui n’aiment pas les idées de Zemmour, peuvent avoir une alternative alors que ses aficionados peuvent faire leur coming out.