Désormais, Jean Messiah, Julien Odoul et Laurent Jacobelli, sont présents de manière quasi-quotidienne dans les chaînes d’information continue comme LCI ou CNews. Aussi, ces haut-cadres du RN sont souvent relayés par des journalistes ou des chroniqueurs qui n’hésitent pas à relayer le même discours qui a valu à Jean-Marie Le Pen, un boycott quasi-général des médias.
Ce discours tourne autour des méfaits de l’immigration et du lien de causalité direct entre l’immigration et l’insécurité ainsi que le chômage. Il en est de même pour les difficultés d’intégration des immigrés et de la nécessité de préserver l’identité française.
Toutefois, contrairement au RN actuel, Jean-Marie Le Pen ne réservait pas ses critiques aux étrangers d’origine maghrébine ou subsaharienne. Ainsi, il prenait volontiers l’exemple des gitans roumains et n’hésitait pas à promouvoir les harkis, ce qui lui évitait aussi de concentrer ses critiques sur l’Islam. Par ailleurs, le fondateur du FN était aussi un eurosceptique confirmé avec un programme clair.
C’est dans ce cadre que la volte-face des médias peut s’expliquer par plusieurs phénomènes. Le premier est celui de l’adaptation du discours actuel du RN à l’exigence des médias, en excluant des critiques les français d’origine européenne ou de confession catholique. Ainsi, la non-existence d’un lobby maghrébin ou subsaharien, évite aux médias tout risque, en faisant la promotion du RN.
Ensuite, le risque électoral dans la présidentielle est minime car Marine Le Pen n’a pas encore acquis la stature élyséenne contrairement à Jean-Marie Le Pen qui pouvait très bien prendre les rênes du pays s’il avait bénéficié du même soutien médiatique. En effet, son passé dans l’armée et ses talents de prévisionniste et d’orateur, auraient pu lui ouvrir les portes de l’Elysée. Aussi, il ne faisait pas que diagnostiquer mais il avait également des solutions radicales assumées.
De mêmei, l’environnement international avec les attentats terroristes islamistes, notamment en France, a naturellement terni l’image de l’Islam, facilitant les critiques frontales. Il en est de même pour les théories auto-réalisatrices qui renvoient les français musulmans davantage à leur religion qu’à leur nationalité. De plus, le Qatar et les Emirats ont porté leur concurrence aussi sur le territoire français, en tentant de contrôler l’Islam de la France.
En conclusion, le titre de l’éditorial est volontiers provocateur mais les médias qui ont adopté de ton « frontiste », n’ont jamais expliqué cette volte-face. Surtout, en validant des thèses qu’ils ont combattu, les nouveaux adeptes de l’écosystème du RN, doivent demander pardon à Jean-Marie Le Pen car selon leur logique, ils ont fait perdre à la France quasiment 40 ans.