Un nouveau duo a désormais en charge la conduite de Renault et surtout de l’alliance avec Nissan et Mitsubishi. Cette alliance constitue le principal enjeu après le traumatisme de l’emprisonnement de Carlos Ghosn, la cheville ouvrière de ce partenariat industriel et capitalistique. Pour le moment, le cours en Bourse a réagi à ce changement avec une hausse du cours de 1,55%.
Ainsi, le conseil d’administration de Renault a pris acte de la démission de son actuel PDG, Carlos Ghosn.Aussi, il lui a indirectement rendu hommage en saluant le parcours de l’Alliance qui lui a permis de se hisser au premier rang des constructeurs automobiles mondiaux.
Aussi, le Conseil a décidé de doter Renault d’une nouvelle gouvernance et d’instituer une dissociation des fonctions de président du conseil et de directeur général. Par ailleurs, le conseil d’administration de Renault a décidé de confier à son président la pleine responsabilité du pilotage de l’Alliance pour le compte de Renault, en liaison avec le DG. Ce dernier coordonnera pour la société les activités de l’Alliance dans le domaine opérationnel sous l’autorité du président.
In fine, le conseil a coopté Jean-Dominique Senard, comme nouvel administrateur et l’a élu président. Aussi, sur proposition de ce dernier, le conseil a nommé Thierry Bolloré directeur général. Né en 1953, Jean-Dominique Senard est un ancien élève d'HEC et est titulaire d'une maîtrise de droit. Il a dirigé Pechiney et est devenu président de Michelin en 2012, supervisant le Comité Exécutif.
En présidant Renault selon les règles établies par le Conseil, Jean-Dominique Senard aura la lourde charge de resouder l’alliance. En effet, Renault contrôle certes 43% du capital de Nissan qui ne détient que 15% du capital du français. Toutefois, depuis l’éclatement de l’affaire Ghosn, Hiroto Saikawa, le DG de Nissan, n’a pas caché ses ambitions d’émancipation comme le montre son refus de convoquer une AG souhaitée par Renault.
Pour rappel, en 2018, Renault a enregistré 3.884.295 véhicules vendus, dont 2.532.567 (-5,2%) pour Renault et 700.798 (+7%) pour Dacia. Aussi, les ventes de Lada ont augmenté de 18,7% à 398.282 immatriculations et celles de Renault Samsung Motors ont baissé de 14,9% à 84 954 véhicules. Enfin, Jinbei et Huasong ont vendu 165 603 véhicules. Par ailleurs, sur le segment des véhicules électriques, les volumes de ventes de la marque Renault dans le monde sont en augmentation de 36,6% sur l’année (plus de 49.600 véhicules), avec une accélération sur le 2e semestre (+62,1%).