Le FMI a publié ses prévisions économiques mondiales dans contexte de conflit géopolitique en Ukraine et de flambée inflationniste. Ainsi, sans surprise, la croissance mondiale a été révisée à la baisse même si son niveau absolu demeure assez correct.
Ainsi, la croissance mondiale devrait passer, selon les estimations du FMI, de 6,1% en 2021 à 3,6% en 2022 et 2023, soit 0,8 et 0,2 point de pourcentage de moins en 2022 et en 2023, respectivement, que ce qui était envisagé en janvier. En effet, en raison des combats en Ukraine, les coûts économiques de la guerre devraient se faire sentir bien au-delà de la région, via les marchés de produits de base, les échanges commerciaux et, dans une moindre mesure, les liens financiers.
Pour rappel, si les parts de la Russie et de l'Ukraine dans l'ensemble de la production et du commerce mondial sont relativement faibles, ces deux pays sont d'importants fournisseurs de produits essentiels, notamment de produits alimentaires et d'énergie. En particulier, selon l'OMC, les deux pays ont distribué en 2019 environ 25% du blé mondial, 15% de l'orge et 45% du tournesol. A elle seule, la Russie représente 9,4% du commerce mondial des carburants, une part qui s'élève à 20% pour le gaz naturel.
Dans ce contexte, la guerre russo-ukrainienne a entraîné des hausses de cours des produits de base et la généralisation des pressions à la hausse sur les prix. D’après les prévisions du FMI, l’inflation qui en résulte devrait atteindre 5,7% dans les pays avancés et 8,7% dans les pays émergents et les pays en développement, soit 1,8 et 2,8 points de pourcentage de plus, respectivement, que ce qu’envisageaient les prévisions du mois de janvier dernier.
Par ailleurs, la guerre en Ukraine a rendu plus difficiles deux arbitrages de politique économique, entre la maîtrise de l’inflation et la consolidation de la reprise, d’une part, et entre l’aide aux plus fragiles et la reconstitution d’une marge de manœuvre budgétaire, d’autre part. Aussi, l’économie chinoise est perturbée par la stratégie zéro-Covid dans un contexte de forte contagiosité d’Omicron.
In fine, pour 2022, la croissance aux Etats-Unis devrait passer de 5,7% en 2021 à 3,7% en 2022 tandis que celle de la zone euro est attendue à 2,8% en 2022 contre 5,3% en 2021 (2,9% en 2022 en France contre 7% en 2021). Aussi, en Chine, la croissance est prévue à 4,4% en 2022 contre 8,1% en 2021 alors que celle du Japon est attendue à 2,4% en 2022 contre 1,6% en 2021. Enfin, la croissance en Afrique subsaharienne est attendue à 3,8% en 2022 contre 4,5% en 2021.