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Editorial: un fédéralisme déguisé pour l’UE

Exécutif UE

L’approvisionnement en vaccins anti-Covid et l’aide militaro-financière à l’Ukraine, semblent avoir désinhibé les fédéralistes européens qui veulent accélérer la transformation de l’UE en fédération d'États européens Surtout, le Brexit et la réélection de Macron offrent actuellement une fenêtre idéale pour la généralisation du fédéralisme en UE. 

Ainsi, le lundi 9 mai, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de généraliser le vote à la majorité qualifiée pour prendre des décisions au sein de l'UE. L’initiative du président européen semble être appuyée par le Parlement européen et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Aussi, l’Allemagne qui est organisée en fédération de landers, ne verrait pas d’un mauvais œil, une telle gouvernance en Union Européenne. 

En effet, actuellement ce vote à la majorité qualifiée, signifie qu’un texte doit être soutenu par au moins 55% des Etats membres ainsi qu’au moins 65% de la population de l'UE. Actuellement, ce mécanisme est la procédure par défaut quand les textes sont muets. C’est le cas du marché intérieur, de l’agriculture, du numérique, ou de l’environnement. Aussi, l'unanimité demeure requise pour les compétences régaliennes, comme la politique étrangère, la défense, la fiscalité ou l'élargissement de l'UE. 

Ainsi, l’évolution de l’UE qui est une marche inarrêtable vers le fédéralisme, serait couronnée par cette règle de vote qui est inspirée de celle des grands électeurs des Etats-Unis. D’ailleurs, sans cette règle, Ursula von der Leyen a pris ses aises pour aider militairement l’Ukraine, sans aucun vote. De même, la présidente de la Commission est allée assez loin dans l’adhésion de Kiev à l’UE. Aussi, l’UE a déjà sa monnaie, son drapeau, sa capitale et son gouvernement/exécutif. De plus, le droit européen représente en moyenne près de 60% de l’arsenal juridique des pays membres. 

En conclusion, le départ du Royaume-Uni de l’UE semble avoir renforcé le camp des europhiles. Ces derniers veulent ainsi profiter de cette occasion historique pour poser les jalons du fédéralisme en UE. Ce fédéralisme n’est pas forcément une mauvaise chose car la France peut y puiser les sources de sa Remontada. En effet, il vaut mieux être fort avec les autres que moyen, tout seul.