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Editorial: une malchance persistante

Malchance

Tous les présidents français élus depuis 2007, ont dû faire face à des épreuves externes qui ont freiné ou plombé leurs quinquennats. Cette malchance persistante semble se poursuivre lors du deuxième mandat de Macron avec une crise énergétique inédite qui se profile pour cet hiver. 

Ainsi, Nicolas Sarkozy a vu son élan freiné en 2008 par la crise des subprimes. Il a dû ainsi concentrer son énergie sur le sauvetage des banques et des institutions financières en plus de l’euro avec la crise grecque. En conséquence, la dette publique française qui flirtait avec les 60% en 2007, s’est envolée au-dessus de 80% à la fin du mandat de Sarkozy. Aussi, à la fin de son mandat, le successeur de feu Chirac, a affronté le printemps arabe avec des changements brutaux au niveau des pays de l’Afrique du Nord. 

Pour sa part, François Hollande a eu à gérer les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et 350 blessés à Saint-Denis et à Paris. Ces attentats n’ont pas été isolés car ils ont été précédés par l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. De même, l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice a fait 86 morts. Ainsi, le quinquennat de Hollande a été marqué par le sceau du terrorisme dans le sillage de l’émergence de Daech en Syrie et en Irak et de l’importation du conflit sur le sol français. 

Quant à Emmanuel Macron, après la crise endogène des Gilets jaunes, son premier quinquennat a été marqué par le Covid-19. En effet, cette crise pandémique improbable et inédite a provoqué plusieurs épisodes de confinement et de mesures sanitaires restrictives. Aussi, la France a dû jongler entre les politiques et les stratégies pour stopper la pandémie tout en sauvant son économie. Surtout, durant cet épisode historique, l’économie était volontairement freinée en parallèle au “quoi qu’il en coûte”. 

Aussi, l’étiolement de la pandémie du Covid-19 a cédé la place au conflit russo-ukrainien. Surtout, la combinaison des deux crises a provoqué une forte vague inflationniste ainsi qu’un choc énergétique. Cette forte inflation risque d’asphyxier l’économie surtout que la crise énergétique risque de freiner les industriels pendant l’hiver prochain. De plus, le duel entre l’UE et la Russie risque de se transformer en conflit militaire à n’importe quel moment. 

In fine, pour les uns, cette malchance persistante a plombé les différents quinquennats récents en empêchant les présidents de mener les réformes nécessaires. Pour les autres, les chocs externes ont toujours existé et existeront toujours. Ils ne peuvent donc servir d’alibi pour justifier l’absence de réformes et/ou les résultats économiques insuffisants. Surtout, dans certains cas comme le conflit russo-ukrainien ou la crise grecque, les présidents sont autant actifs que passifs.