La débâcle actuelle du cours du Bitcoin a rappelé la dangerosité du mélange de genres dans la finance. En effet, la crypto-monnaie qui devait servir comme outil de la finance décentralisée, s’est transformée en un instrument de spéculation à haute intensité.
En effet, le cours du Bitcoin a dévissé jusqu’à 18.954 dollars, en chute de -72,5% par rapport au pic de 69.000 dollars. Toutefois, les aficionados du Bitcoin, vont rappeler que son cours passait à peine les 10.000 dollars en février 2020, tandis qu’il ne valait que 200 dollars quelques années plus tôt.
Néanmoins, la question du Bitcoin est un problème de fonds car le Bitcoin est un actif qui ne produit pas de rendement. Aussi, sa création n’est régulée par aucune instance indépendante. De plus, plusieurs plateformes qui font la promotion du Bitcoin, le tokénisent/fractionnent pour diminuer sa valeur nominale, augmentant sa volatilité et son insécurité.
D’ailleurs, la chute actuelle des cours est liée au fait que la crypto-monnaie paie l’envolée des taux d’intérêt qui pénalise autant les actifs risqués que ceux qui ne produisent pas de rendement. Surtout, une partie de la spéculation rationnelle sur le Bitcoin, était motivée par les taux nuls voire négatifs.
Néanmoins, la variation du cours du Bitcoin, obéit globalement à un processus spéculatif à forte intensité. Celui-ci ressemble fortement aux autres épisodes historiques de spéculation comme celui du marché de la tulipe en 1637 ou celui de l’emprunt russe en 1917. En effet, souvent à la base, l’actif proposé est séduisant mais la demande est gonflée par un comportement moutonnier proche du montage de la chaîne de Ponzi.