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Editorial: le RN comme nouveau RPR

Elysée

L'allergie actuelle du RN et de ses alliés au qualificatif d'extrême-droite semble traduire le trac d'un futur gagnant avant d'avoir validé sa victoire. Surtout, l'accès au pouvoir suppose l'achèvement de la normalisation, le RN aspirant à remplacer l'ancien RPR.

En effet, l’étiolement de LR, facilite son dépeçage avec une répartition de l’électorat et des cadres entre Macron, Edouard Philippe et le RN. Aussi, Reconquête permet au RN de donner une image plus centrale et plus gouvernementale sans perdre son réservoir électoral. Dans ce cadre, Marine Le Pen rêve de réaliser la prouesse de Jacques Chirac qui a été capable de faire cohabiter Charles Pasqua avec Alain Juppé ou Alain Madelin. 

Surtout cette stratégie coincide avec celle de la Macronie qui veut absorber le centre-droit de LR ainsi que l’aile droite du PS tout en le privant de leur anciens alliés de LFI. D’ailleurs, Renaissance tape sur LFI autant que le RN dans l’objectif de marginaliser ce parti et éviter toute recomposition de la gauche gouvernementale qui ne pourrait être incarnée que par Emmanuel Macron et ses amis. 

In fine, le RN veut incarner l’alternance à droite avec un pôle qui va de Marion Marechal à Eric Ciotti. Cette nouvelle droite aura à concourir contre un nouveau centre au positionnement proche des démocrates américains. De plus, cette fois, le RN bénéficie de larges soutiens comme celui de Vincent Bolloré ou de Valeurs Actuelles, ce qui a tant manqué à Jean-Marie Le Pen en son temps. 

C’est dans ce contexte que la qualification d’extrême-droite gêne davantage le RN que l’ancien FN qui s’en moquait. En effet, cette fois, le RN est sur le point de recueillir les dividendes d’un investissement de plus de 10 ans de normalisation. En particulier, le RN veut séduire de nouveaux électeurs avec sa nouvelle étiquette du RPR revu ou corrigé ou de la vraie droite.