Lors du début de son second mandat, Emmanuel Macron fait face aux critiques les plus sévères envers un président en exercice. Surtout, s’il est légitime pour l'opposition de critiquer le président, les attaques des chroniqueurs et des journalistes sont plus étonnantes.
Cette situation est à priori normale pour un président qui ne peut/veut se représenter comme du temps de Jacques Chirac ou de François Hollande lors des derniers mois de leurs mandats. Toutefois, la rapidité des critiques alors que les élections ne sont prévues qu’en 2027, semblent surtout s’expliquer par deux erreurs stratégiques d’Emmanuel Macron.
La première est celle d’avoir gardé des présidentiables dans le gouvernement qui pensent d’abord à leur propre avenir. C’est notamment le cas de Gérald Darmanin à l’Intérieur qui cale son agenda sur celui du RN et de LR. Il en est de même pour Gabriel Attal qui ne cesse de critiquer le bilan de l'Éducation alors que Macron en avait fait son cheval de bataille avec Blanquer et Ndiaye.
La deuxième erreur est celle d’avoir misé sur LR comme un allié à l’Assemblée Nationale et un partenaire du second quinquennat. Or, LR a fait faux-bond, se contentant de ne pas voter les motions de censure. En effet, LR qui a zappé le soutien à la réforme des retraites, devrait en faire autant pour la loi sur l’immigration à l’Assemblée Nationale. De plus, LR est aussi dans la critique permanente et systématique d’Emmanuel Macron.
Aussi, Emmanuel Macron qui a été élu en 2027 grâce aux voix de gauche (un cumul de 32% au premier tour), a misé sur la droite dans sa politique et dans la composition du gouvernement. Or, la droite républicaine ne représente plus qu’aux alentours de 6% des voix, ayant été débordée à sa droite par le RN et par Reconquête. Ainsi, le bon sens politique aurait voulu une ouverture à gauche pour la majorité présidentielle avec une programme plus écologique et plus social.