Les pays européens redoublent d'imagination pour contrôler l’immigration clandestine et pour expulser les étrangers indésirables. Dans ce cadre, la dernière trouvaille est le traitement délocalisé des demandes d’asiles y compris pour les migrants qui sont déjà présents sur le sol européen.
Ainsi, les deux chambres du Parlement britannique ont voté un texte sur l'immigration qui vise à expulser au Rwanda les demandeurs d'asile entrés illégalement sur le territoire. Ce texte qui a nécessité près de 2 ans de débats, prévoit une installation définitive de ces demandeurs d’asile au Rwanda même en cas d’acceptation du statut de refugié.
Auparavant, l’Italie de Giorgia Meloni avait conclu un accord avec l'Albanie prévoyant l'ouverture sur le territoire albanais de deux grands centres d'accueil pour les migrants. Ainsi, un premier centre italien en Albanie va servir à l'enregistrement des demandeurs d'asile tandis qu’un autre va abriter les migrants seront logés dans l'attente d'une réponse à leur demande d'asile.
En France, certains hommes politiques de droite et d’extrême-droite, encouragent ces mesures surtout que l’Hexagone est rarement la première porte d’entrée des migrants clandestins. Surtout, Giorgia Meloni est un modèle notamment pour le RN qui souhaite gouverner en 2027 sans affrontement frontal avec l’UE à la manière de la dirigeante italienne.
Naturellement, ces mesures drastiques sont critiquées pour leur caractère déshumanisant et peu respectueux. Aussi, les plus pragmatiques critiquent la disproportion entre les coûts prévus et les résultats potentiels. En outre, le principal moteur de l’immigration est le différentiel de croissance démographique et de développement notamment entre les deux rives de la Méditerranée.
Toutefois, pour le Royaume-Uni et l’Italie, il s’agit surtout de dissuader l’immgration économique travestie en asile politique. Surtout, dans certains pays comme la France, le taux de refus des demandes d’asile, avoisine le niveau de 70%. De plus, le délai de traitement des demandes d’asile, est souvent assez lent, ce qui donne l’impression aux citoyens européens d’un “open bar” en matière d’immigration.