breaking news New

Editorial: chère Ukraine

Kiev Ukraine

Pour le moment, les sanctions occidentales contre la Russie, au niveau des investissements, semblent surtout pénaliser les groupes européens ou français. En effet, en limitant le périmètre de notre analyse à Société Générale et à Renault, l’addition dépasse déjà 5 Mrds d’euros. 

En effet, Société Générale vient d'annoncer la finalisation de la cession de Rosbank ainsi que de ses filiales d’assurance en Russie à Interros Capital. La cession se traduira au deuxième trimestre 2022 par l’enregistrement d’une perte nette en compte de résultat d’environ 3,2 Mrds d’euros.

Aussi, le Conseil d’administration de Renault Group a approuvé la cession de 100% des parts du groupe dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69% dans AVTOVAZ à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs). Cette cession se traduit par une charge d'ajustement non cash correspondant à la valeur des immobilisations incorporelles, corporelles et goodwill consolidés du Groupe en Russie devrait être enregistrée lors des résultats du premier semestre 2022. Au 31 décembre 2021, cette valeur s'élevait à 2.195 millions d'euros.

Ainsi, la Russie et ses alliés semblent récupérer des actifs de manière quasi-gratuite. Ceci est profitable pour l’économie russe car la majorité des activités récupérées sont tournées vers le marché intérieur et non vers l’export. A contrario, des groupes français perdent des efforts de plusieurs décennies. Surtout, un sentiment d’injustice peut être ressenti car les sanctions ont notamment épargné le secteur gazier et donc l’Allemagne. 

In fine, le soutien à l’Ukraine a coûté cher aux groupes français. Toutefois, ces derniers n’avaient pas trop le choix car le maintien en Russie, les aurait exposé à d’autres risques notamment aux Etats-Unis vu la jurisprudence de BNP Paribas comme épée de damoclès. De même, au niveau marketing, la pression ukrainienne en Europe et aux Etats-Unis, a été efficace avec le risque de voir son image accolée à Poutine en cas de refus de quitter la Russie.