La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, semble s’enliser sur le terrain. Toutefois, le conflit politico-économique entre la Russie et l’UE risque de se transformer en confrontation militaire directe à tout moment.
En effet, le bras de fer économique semble faire mal aux deux camps. Ainsi, l’UE pourrait basculer en récession économique, notamment à cause de l’envolée des prix de l’énergie avant une saison d’hiver qui s’annonce problématique. De même, cette récession pourrait s'accélérer si la Russie arrête complètement ses livraisons de gaz à l’UE. Pour sa part, la Russie ne pourra résister éternellement aux multiples sanctions qui saignent son économie et ses réserves de change.
Aussi, l’entraînement des soldats ukrainiens en UE ainsi que la hausse de l’aide financière et logistique à l’Ukraine, multiplient les sources de frictions. Surtout, la livraison des armes de plus en plus sophistiqués, ne semble passer que par la Pologne ou la Roumanie. De plus, les pays baltes sont placés de facto dans ce conflit notamment à cause de l’enclave russe de Kaliningrad.
Par ailleurs, les Etats-Unis et le Royaume-Uni semblent vouloir infliger une défaite à la Russie en Ukraine pour donner un signal à la Chine et/ou calmer Moscou pendant plusieurs décennies. Pour se faire, l’implication directe de l’UE dans le conflit militaire paraît plus que souhaitable. D’ailleurs, pour mettre les récalcitrants devant le fait accompli, Ursula von der Leyen et Josep Borrell, ont souvent pris des initiatives unilatérales.
In fine, en dehors d’un changement improbable de régime en Russie, l’affrontement militaire direct avec l’UE paraît comme étant inéluctable. En effet, ce processus est convergent depuis le changement de régime en Ukraine en 2014 et la volonté d’intégrer Kiev en UE et à l’Otan. Aussi, pour le monde occidental, la Russie est le dernier verrou qui empêche une contre-attaque économique frontale contre la Chine pour mettre fin à ses ambitions démesurées au niveau international. Quant à Vladimir Poutine, il semble être allé trop loin pour accepter un retrait pur et simple de l’Ukraine.