Emmanuel Macron est conscient de l’importance du choix de son nouveau premier ministre, notamment au niveau de la gestion de sa succession et de son futur aprs l’Elysée. En effet, c’est sa non-nomination à Matignon par François Hollande à la fin de son quinquennat qui a lancé le processus de divergence entre Macron et le PS.
En particulier, le candidat malheureux à Matignon, est le futur ennemi intérieur d’Emmanuel Macron comme ce dernier l’a été pour François Hollande ou Nicolas Sarkozy avec Jacques Chirac. Surtout, à un niveau historique, la logique voulait qu’Emmanuel Macron soit le nouveau patron des socialistes en 2017 et/ou l’architecte d’un grand parti social-démocrate. En effet, Macron qui était secrétaire général de la commission d’Attali, avait rencontré Hollande en 2008 avant de participer à son programme économique ce qui lui valut une nomination à l’Elysée comme Secrétaire Général Adjoint en 2012.
Toutefois, comme les macronistes gourmand actuels, Emmanuel Macron voulait plus avec deux principales déceptions avec François Hollande. Le premier RDV raté viendra lors de la nomination du gouvernement de Valls en mars 2014 car Macron ne sera ni nommé comme ministre ni promu comme SG de l’Elysée. C’est ainsi que sans surprise, Macron a temporisé avant de prendre sa liberté l’été de 2014.
Le deuxième couac surviendra quand Macron avait pris de l’assurance à Bercy grâce à sa popularité, pensant implicitement à un ticket avec Hollande pour 2017, ce que ce dernier a ignoré. En effet, l’ancien président français a indiqué dans son livre qu’il lui a été précisé en début de 2016 que Macron est disponible pour remplacer Valls à Matignon. De plus, pour ne rien arranger, Macron n’a pas pu faire voter directement une loi éponyme à l’Assemblée Nationale, Hollande donnant le feu vert à Valls pour user du 49-3 (confiance du gouvernement).
En conclusion, Emmanuel Macron qui peut estimer légitimement que sa place dans l'échiquier politique doit demeurer à un niveau élevé en 2027 avec un destin différent de celui de Nicolas Sarkozy ou de celui de François Hollande, souhaite éviter le baiser du mort d’un futur adversaire politique. Ceci passe par un choix pertinent d’un premier ministre, capable autant de faire preuve de loyauté que d’assurer une transition pour l’après 2027.