Carrefour qui tente d’accompagner la révolution de la grande distribution, sous la houlette d’Alexandre Bompard, n’a pas encore vu son plan être plébiscité par les marchés avec un cours qui affiche une contre-performance annuelle de 8,51%. Aussi, sur un an glissant, le cours est en chute de 27,9%.
En effet, selon le dernier communiqué de Carrefour, ses résultats resteront sensibles en 2018 à l’évolution des taux de change, dont celle du real brésilien. En particulier, le taux spot observé le 10 avril 2018 s’élève à 4,21 reais pour un euro, en dépréciation de 14% par rapport au taux moyen sur l’exercice 2017. Aussi, compte tenu des niveaux d’investissements engagés au cours des dernières années, le groupe devrait connaître en 2018 une poursuite de l’augmentation de ses amortissements.
De plus, le chiffre d’affaires de Carrefour au premier trimestre 2018 s’est établi à 20.776 M€, en baisse de 2,4% (+2,6% à changes constants), à cause d’un effet de change défavorable de -5,0%, principalement dû à la dépréciation du Real brésilien.
De même, en 2017, le résultat opérationnel courant avait déjà baissé de 17,2% à 2.006 millions d’euros avec une marge opérationnelle en recul de 60 pbs à 2,5%. Aussi, le RNPG était passé de 746 millions d’euros en 2016 à -531 millions d’euros en 2017. En résultat ajusté, la baisse des bénéfices avait été de 25% à 773 millions d’euros.
Dans ce contexte, Alexandre Bompard, Président-Directeur Général de Carrefour, avait déclaré : « Les résultats 2017 démontrent la nécessité de mettre en œuvre sans délai le plan de transformation de Carrefour. Le Groupe est pleinement mobilisé autour de Carrefour 2022, avec des plans d’actions ambitieux en cours de déploiement dans toutes les géographies du Groupe. Avec ce plan, dont l'ambition est de faire du Groupe le leader de la transition alimentaire et de construire un modèle omnicanal de référence, Carrefour repart à l'offensive et investit pour renouer avec la croissance. »
Ainsi, pour faire face à la mutation de la grande distribution marquée par l’effet Amazon ainsi que la désaffection relative envers les hypermarchés, Carrefour table sur le plan de transformation « Carrefour 2022 », bâti sur quatre piliers. Sur ces piliers, nous retenons essentiellement, le développement des livraisons à distance, la réduction des coûts avec la fermeture des magasins non rentables (ex: 273 magasins ex-Dia), l'ouverture de nouveaux magasin modernes (ex: drive) et l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire.
Pour rappel, actuellement, Carrefour dispose de 12.189 magasins dont 1.379 hypermarchés et 3.233 supermarchés. Au niveau géographique, en revenus, la France représente 45,7% du total du CA contre 26,6% pour l’Europe (Espagne, Italie, Belgique, Pologne et Roumanie) ainsi que 19,1% en Amérique Latine (Brésil et Argentine) et 8,5% en Asie (Chine et Taiwan). Les actionnaires principaux de Carrefour, sont les familles Moulin, Diniz et Arnault avec des parts respectives dans le capital de 9,99%, 7,76% et 5,54%.
En conclusion, la mutation actuelle du secteur de la grande distribution, nous incite à la prudence. En particulier, la montée en régime de Carrefour 2022, risque d’avoir un temps de réalisation plus long que celui des marchés financiers.
