L’analyse à froid des conséquences de l’incendie qui a largement endommagé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, montre la place de plus importante de l’Eglise dans l’espace public français.
En effet, pendant longtemps, la révolution française était érigée comme fait créateur de la France et comme l’an zéro de l'Hexagone. Or, la révolution était aussi dirigée contre l’Eglise qui se confondait avec la monarchie française. Ainsi, l’histoire d’avant la République, était surtout résumée dans une identité française sans connotation religieuse. Aussi, les Églises, étaient avant tout un patrimoine culturel architectural. D’ailleurs, Haussmann aurait pensé à raser Notre-Dame de Paris.
Or, le traitement médiatique de l’incendie de Notre-Dame de Paris en plus de la réaction des officiels, a montré que désormais, le patrimoine est davantage vu comme un héritage religieux que comme un acquis culturel. Aussi, l’Eglise cohabite désormais avec la République dans une forme de réconciliation historique, comme le montre l’annonce par le président Macron de la reconstruction de la cathédrale en 5 ans comme une priorité.
En effet, cette réconciliation a été balisée depuis longtemps, notamment par la droite française dont une partie a exigé la référence aux racines chrétiennes ou judéo-chrétiennes de la France. Aussi, le débat sur les prénoms comme signe d’intégration, avait aussi cette thématique comme sous-jacent. Surtout, le rejet de l’islamisme radical a agi comme un élément de sympathie pour la religion chrétienne actuelle, même pour les non-pratiquants.