L’engouement populaire suscité par les funérailles de Jacques Chirac ainsi que l’hommage populaire spontané après son décès, ont confirmé l’entrée de l’ancien président français par la grande porte, dans l’histoire de la France.
Cette alchimie réussie par Jacques Chirac, peut s’expliquer par trois principaux éléments, selon notre perception. Le premier est celui de sa ressuscitation politique en 1995 après avoir perdu deux présidentielles successives et avoir pointé à moins de 15% dans les sondages de l’hiver quand Balladur et Delors caracolaient à plus de 30%, chacun. En effet, les gens qui souffrent ou qui traversent le désert, ont besoin de héros, ce que Jacques Chirac a pu incarner avec la plus grande Remontada de l’histoire de la 5ème République. Surtout, le défunt avait pu autant se signaler par la « fracture sociale » ou « mangez les pommes » que par le soutien des libéraux de Madelein et des gaullistes-sociaux de Séguin.
Le deuxième temps fort de l’histoire de Jacques Chirac a été son adresse dans la politique étrangère de la France. Ainsi, il a pu autant reconnaitre la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs que s’insurger contre les sécuritaires israéliens lors de sa visite à Jérusalem. Aussi, il a osé reprendre les essais nucléaires pour mieux les arrêter après avoir complété le programme français en la matière. Enfin et surtout, l’opposition de Chirac à la guerre en Irak, a montré son courage et la pertinence de ses analyses.
Par ailleurs, Jacques Chirac a cherché à préserver les français même si certains lui reprochent encore l’absence de réformes douloureuses, qu’ils n’ont jamais fait, une fois au pouvoir. En effet, Chirac connaissait trop les français pour leur imposer des réformes dont ils ne veulent pas. En particulier, certains commentateurs oublient qu’en France, près de 20% des électeurs ont toujours voté pour les communistes ou pour l’extrême-gauche. Aussi, le fait générateur de la République est sa grande propension à redistribuer et à donner une deuxième et une troisième chance à chacun.