Pour un peu moins de 2 Mrds €, Total a bouclé l’acquisition de 95,37% du capital de Direct Energie. En effet, après avoir finalisé, le 6 juillet 2018, l’acquisition du bloc de 73.04% du capital de Direct Energie, Total. a acquis, le reliquat au titre d’une OPA qui va aboutir à la radiation de la nouvelle filIale.
Le même jour, Total a finalisé l’acquisition de G2mobility, un des leaders français des solutions de recharge pour véhicule électrique. En prenant le contrôle de cette startup technologique française, Total a accéléré le développement de ses activités autour de la recharge de véhicule électrique. En effet, avec près de dix mille bornes gérées par sa plateforme de services, G2mobility est présent principalement au sein des collectivités publiques et des entreprises.
Momar Nguer, Directeur Général Marketing & Services de Total et Membre du Comité Exécutif, a expliqué cette acquisition en rappelant l’objectif de développement dans les nouvelles énergies pour la mobilité, notamment après les acquisitions de PitPoint en Europe en 2017 et de 25% de Clean Energy aux USA, qui ont permis d’accélérer d'accélérer le développement dans le gaz naturel pour véhicules.
Total et Nexans ont aussi, signé en parallèle un accord de partenariat, qui permettra à Total de bénéficier des capacités de production et du savoir-faire industriel de Nexans et à ce dernier de s’appuyer sur l’avance technologique de G2mobility ainsi que la palette d’offres de Total.
Par ailleurs, outre la distribution d’électricité via Direct Energie, Total se fixe l’objectif de disposer d’une capacité globale d’au moins 10 GW à horizon de 5 ans soit sous forme de centrale à gaz, soit sous forme de capacités d’électricité renouvelable. Aussi, Total a pour objectif d’atteindre d’ici 5 ans, 15 % du marché de la fourniture de gaz et d’électricité aux particuliers en France et en Belgique.
Sur un registre similaire, la Commission Européenne a déjà approuvé l'acquisition par Total d'un portefeuille d'actifs dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL) qui appartenait à Engie, pour une valeur d’entreprise de 1,49 Mrd $. Après l’acquisition des activités GNL d’Engie, Total est devenu le numéro deux mondial du Gaz naturel liquéfié.
C’est dans ce contexte que nous nous posons la question du titre. En effet, il est légitime pour Total de chercher à se diversifier car le pétrole (raffinage et distribution), représente actuellement 95% des revenus. Aussi, la conjoncture est favorable pour Total qui avait dégagé en 2018 T2, un RNPG de 3,7 Mrds $, en hausse de 41,1% sur un trimestre et de 82,7% sur un an glissant, notamment grâce au redressement du cours du pétrole. Toutefois, au moins deux interrogations sont légitimes.
La première est celle de la différence entre les deux métiers car le modèle économique de la production et de la distribution d’électricité, sont assez différents du raffinage et de la distribution du pétrole, comme le montre les difficultés récentes d’EDF ou d’Engie. La deuxième est celle des craintes d’une intégration trop poussée car dans certaines situations, Total va se trouver fournisseur en gaz de ses propres centrales électriques qui vont produire de l’électricité distribuée par ses propres soins.
Pour le moment, le marché semble valider la stratégie de Total dont le cours affiche une performance annuelle YtD de 18,9% dont un gain de 2,3% sur les 5 dernières séances. Toutefois, cette performance peut aussi s’expliquer par le bon comportement du cours de pétrole et de l’envolée des bénéfices, en attendant un business plan plus précis de la diversification dans la production et la distribution de l’électricité.