Le déclenchement d’une OPA inamicale est comme une attaque militaire qui n’est jamais annoncée avant son lancement. C’est ainsi que toutes les spéculations sont permises sur l’attitude de Nissan vis-à-vis de Renault.
En effet, selon Bloomberg, Nissan veut rapatrier 1,1 Mrd $ des bénéfices de sa filiale chinoise. Ce transfert pourrait être finalisé d'ici la fin de l'année, ce qui signifie vraisemblablement que Nissan se prémunit contre tous les scénarios. Pour rappel, Nissan, fabrique des voitures avec la société chinoise Dongfeng Motor depuis 2003.
Ainsi, le scénario d'une OPA sur Renault, n'est pas farfelu car le puzzle se met doucement en place. En effet, c'est Nissan qui a fait arrêter le PDG de Renault sans l’informer. Aussi, Nissan n’a pas caché sa volonté de prendre le leadership de l’alliance qui englobe aussi Mitsubishi et Renault. De même, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a poliment refusé toute intervention de l’Etat français dans ce dossier.
De plus, si Renault ne révoque pas aujourd'hui Carlos Ghosn de la présidence ou si elle n'accepte pas le principe de nommer davantage d'administrateurs indépendants, la situation de l'Alliance sera de facto explosive. Or, pour le moment, Renault contrôle 43% du capital de Nissan qui ne détient que 15% du capital du français.
Ainsi, Nissan qui pèse en Bourse près de 2 fois Renault, peut tenter de libérer de l'Alliance en lancant une offensive boursière sur le constructeur français. L'objectif pourrait être d'inverser le rapport de l'actionnariat, notamment en séduisant les actionnaires de Renault. En Bourse, le titre de Renault a pris 1,1% après un gain de 1,9% lors de la séance du mercredi.