Bouygues a fait un nouveau pas dans son désengagement du capital d’Alstom après en avoir été l’actionnaire de référence depuis près de quinze ans. En effet, ce qui devait être une aventure industrielle, s’est transformé progressivement en un coup financier.
Ainsi, Bouygues a annoncé le succès de la cession de 3,23% du capital social d’Alstom pour un montant total de 499,8 millions d’euros dans le cadre d’un placement auprès d’investisseurs qualifiés. À l’issue du Placement, Bouygues conservera 3,12% du capital social d’Alstom avec un engagement de conserver ce solde pendant une période de 60 jours.
Il s’agit ainsi de l’étape finale du désengagement de Bouygues d’Alstom après y avoir investi 3,5 Mrds d’euros en 2006 pour détenir environ 29% du capital. En effet, au départ, Bouygues souhaitait marier Alstom avec Areva pour créer un champion de l’énergie. Par la suite et après l’échec de ce projet, Bouygues a tenté sans succès de trouver des synergies commerciales.
D’où, la nouvelle orientation de faire de cette participation industrielle un coup financier avec des gains que nous estimons à 2,5 Mrds d’euros. Ainsi, en 2015, General Electric a finalisé le 2 novembre le rachat des activités énergie d’Alstom pour un montant d'environ 12,4 Mrds d'euros, ce qui a permis à Bouygues d’empocher environ 600 millions d’euros de dividendes.
Aussi, après l’échec de la fusion avec la branche ferroviaire de Siemens, Bouygues a favorisé l’acquisition de Bombardier pour pouvoir sortir progressivement du capital, en vendant régulièrement des tranches du capital d’Alstom avec un niveau actuel de 3%. En effet, Alstom a actuellement un nouvel actionnaire de référence avec la Caisse de dépôt et placement du Québec.