Plusieurs partisans de la construction européenne, espèrent franchir les derniers pas d’un fédéralisme européen, à travers une convergence sociale et fiscale ainsi qu’une mutualisation de l’armée et des affaires étrangères. Ces pas compléteraient le puzzle notamment après la convergence budgétaire et monétaire ainsi que le transfert de plusieurs compétences à la Commission de Bruxelles.
Aussi, pour contrer l’argument du caractère irréaliste d’un tel fédéralisme, ses adeptes évoquent l’exemple des Etats-Unis où un grand socle commun regroupe plusieurs états malgré leurs intérêts qui sont parfois contradictoires. C’est notamment le cas des cycles économiques différents ou de la spécialisation ou non dans l’export. De même, la compétition existe entre les Etats comme le montre les batailles pour l’accueil des sièges de multinationales.
Toutefois, comme du temps de l'adoption de l'euo, les tenants d’un tel raisonnement, oublient de nouveau la variable d’ajustement du travail qui fonctionne aux Etats-Unis, contrairement à l’Union Européenne. En effet, contrairement aux Etats-Unis, les barrières linguistiques et culturelles, empêchent la mobilité des travailleurs en UE. Ainsi, l’Allemagne est obligée de chercher de la main d’œuvre extra-européenne, alors que le chômage est de plus de 20% en Espagne et de près de 10% en France. Aussi, l’initiative des travailleurs détachés, soulève toujours des tollés dans plusieurs pays. Enfin, le Royaum-Uni veut sortir de l'UE, pour réguler le recours aux travailleurs communautaires.
En effet, le travail est un facteur indispensable pour ajuster les politiques socio-économiques quand la monnaie est unique et que la fiscalité et le budget, sont figés. A titre d’exemple, tous les européens auraient salué la bonne santé de l’économie allemande, s’ils avaient pu en toucher directement ses bienfaits, via une tension sur les salaires et/ou l’existence d’opportunités d’emplois. De même, la mobilité du travail, crée automatiquement un brassage culturel ainsi qu'un sentiment commun d'appartenance.