Pour la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron devra réaliser l’exploit de tripler le score de son parti aux régionales pour pouvoir se qualifier au second tour. Surtout, Macron a vraisemblablement échoué à diviser LR et/ou à phagocyter son électorat.
En effet, lors des élections de 2017, Macron avait capitalisé sur le soutien de Bayrou ainsi que sur la représentation du PS par son aile gauche et l’absence de candidature écologique. Dans ce cadre, Macron a pu s’appuyer au premier tour sur une large partie de l’électorat centriste, socialiste et écologique ainsi que sur certains juppéistes.
Toutefois, une fois élu, Emmanuel Macron n’a pas cherché à intégrer le PS à son alliance LREM-Modem, snobant ostensiblement les socialistes et critiquant le mandat de Hollande dont il était pourtant l’une des chevilles ouvrières. En effet, Macron a pensé rééditer l’exploit de Giscard D’Estaing avec l’UDF qui a trouvé un positionnement centre-droit ainsi qu’un ancrage local.
De même, Macron a cherché à phagocyter le centre-droit de LR quitte à offrir au RN l’aile droite du parti héritier de l’UMP. Ainsi, ses deux premiers ministres sont issus de LR à l’image du ministre actuel de l’Intérieur et de celui de l’Economie. De même, le président actuel n’a pas hésité à utiliser le terme du séparatisme pour s’attaquer aux problèmes de l’immigration et de l’insécurité.
Toutefois, LREM n’a pas pu réussir un ancrage local, échouant autant aux municipales qu’aux régionales. De plus, peu de députés ou de ministres ont pu émerger comme poids lourds de la politique nationale et de futurs soutiens forts pour 2022. Pire, LR et le PS se sont refait une santé lors des municipales et des régionales tandis que les écologistes se sont affirmés comme une nouvelle force qui peut rogner dans l’électorat de Macron.
A l’arrivée des courses, en 2022, Macron aura face à lui un candidat de droite sans ennuis judiciaires ni programme maximaliste. Il en est de même pour les socialistes dont le divorce est désormais clair avec Macron. Aussi, les écologistes pourront capitaliser sur leur ancrage local avec plusieurs grandes villes gérées. Enfin, le soutien de François Bayrou risque d’être moins catégorique et actif qu’en 2017.